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Emy et Kawaii incarnent une nouvelle génération d’entrepreneurs qui allient créativité, ambition et traditions familiales. Issus d’une famille de restaurateurs vietnamiens, ils se sont inspirés du parcours de leurs parents pour bâtir des projets à leur image, où authenticité et innovation se mêlent avec brio. Du lancement du Kaiju, un restaurant japonais unique sur le territoire, au Shibuya, un coffee shop japonais fun et animé, ils repoussent les limites en mêlant expériences culinaires et culturelles. Avec une vision de l’entrepreneuriat audacieuse, frère et sœur ont encore des projets plein la tête !

La restauration, c’est une histoire de famille ?

Tout à fait. Nos parents ont toujours tenu des restaurants traditionnels vietnamiens à Gardanne, Port-de-Bouc, Salon-de-Provence et Martigues. Pour nous, continuer dans cette voie, c’était une évidence. Il faut savoir qu’ils sont partis de rien. Quand ils se sont lancés, ils ne parlaient même pas le français. Leur parcours est un véritable exemple pour nous. Cette démarche entrepreneuriale, nous la tenons d’eux : notre mère en cuisine et notre père dans les travaux. Aujourd’hui, nous suivons le même modèle, mais à notre manière !

Quel a été l’élément déclencheur de votre aventure ?

Kawaii : Nous avons toujours eu cette ambition entrepreneuriale, mais la période du Covid a accéléré les choses. Cela a été un déclic et j’ai voulu lancer mon propre projet. J’avais une vision précise et j’ai confronté mes idées avec ma sœur, qui est toujours là pour me conseiller et, parfois, me tempérer.

Emy : De mon côté, après un CAP coiffure, je me suis réorientée. J’ai travaillé comme serveuse, mais c’est en cuisine que je me suis épanouie. C’est une véritable passion. Alors, quand Kawaii a voulu ouvrir un restaurant, je l’ai suivi dans cette aventure ! Nous sommes vraiment complémentaires et chacun a son rôle à jouer. C’est ce qui fait notre force.

C’est de là qu’est né le Kaiju ?

Oui, exactement. Le Kaiju a ouvert en 2021. Ma sœur pensait qu’on allait créer un restaurant familial, comme ceux de nos parents. Mais j’avais pour ambition de voir grand ! Le Kaiju, c’est 400 m², 140 couverts et un concept unique sur le territoire.

C’est un restaurant japonais qui fusionne nos passions et nos univers : la cuisine asiatique pour ma sœur et l’univers des mangas et des dessins animés japonais pour moi. Venir au Kaiju, c’est bien plus que d’aller au resto, c’est une expérience à la fois culinaire et visuelle.

Vous avez lancé un projet ambitieux dans une période compliquée…

C’est vrai. J’aime dire qu’on a « fait tapis », comme au poker. On a mis toutes nos économies dans ce projet. On a commencé petit, en faisant de la récupération et en travaillant sans relâche pendant un an.

En plus, en cette période, les banques étaient très frileuses. Nous n’avons pas obtenu de financement. On n’avait même pas assez de trésorerie pour tenir un mois ! Mais finalement, tout s’est aligné : la clientèle était au rendez-vous, les gens avaient besoin de sortir et de se retrouver au restaurant.

Parlez-nous de votre deuxième concept, le Shibuya.

Le Shibuya, c’est un coffee shop à la japonaise. On y propose des bubble teas, des sandos (sandwichs japonais), des corn dogs (brochettes de saucisse et mozzarella panée) et un coin sucré avec des boissons chaudes et des pâtisseries. Tout est fait maison et on met un point d’honneur à proposer des produits de qualité.

Mais le Shibuya, ce n’est pas qu’un coffe shop. On organise aussi des événements : Nouvel An chinois, animations pour enfants le mercredi, soirées à thème (Hip-Hop, R’n’B, etc. la prochaine est prévue pour le 8 février). C’est un lieu où les gens peuvent se divertir, en famille ou entre amis. Nous avons même installé des bornes d’arcades pour renforcer cette ambiance conviviale.

Nous avons récemment organisé un battle de Hip-Hop qui a dépassé toutes nos attentes. Des artistes sont venus de Chine, New York et Londres. C’était incroyable et le public a adoré ! Nous prévoyons d’organiser ce type d’événement deux fois par an, dont le prochain est prévu en avril.

Quels sont vos autres projets d’avenir ?

Le Kaiju affiche complet, alors nous avons décidé d’agrandir. En mars, nous doublerons sa superficie en reprenant le local adjacent.

Parallèlement, nous lançons un nouveau concept : un restaurant de street food coréenne, juste à côté du Kaiju. Nous nous inspirons de ce qui fonctionne dans les grandes villes, et nous voyageons pour élargir nos horizons. Cette année, nous prévoyons d’aller au Japon pour trouver encore plus d’inspiration.

Enfin, nous avons aussi un espace de coworking où nous soutenons les jeunes entrepreneurs. Nous y fabriquons nos tee-shirts, enseignes, et sponsorisons diverses initiatives du territoire (clubs de basket, handball, volley, etc.).

Comment votre expérience managériale reflète-t-elle votre vision de l’entrepreneuriat ?

Quand nous avons commencé, nous étions seuls. Nous faisions tout : la cuisine, la gestion, la communication… C’était un vrai défi, mais avec la croissance de nos entreprises, nous avons pu recruter. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’avoir une équipe de quatre personnes au Shibuya et une quinzaine au Kaiju.

Nous encourageons constamment nos salariés à croire en leurs capacités et à viser haut. Nous leur répétons qu’il est essentiel de faire ce qu’on aime et de ne pas se fixer de limites. L’entrepreneuriat, c’est oser, même quand on part de rien. Nous en sommes la preuve : nous avons tout misé sur nos idées, notre audace et notre travail acharné.

Nous voulons montrer que réaliser ses rêves est possible. C’est exactement ce que nous faisons aujourd’hui : transformer nos envies d’enfant en projets concrets. Revisiter des plats traditionnels, chiner des figurines, organiser des battles de danse, imaginer des concepts uniques… C’est du travail, mais avant tout un immense plaisir !

 

Le Kaiju - 16 ronde des Florins – Zac des Cognets Sud – Istres

Ouvert du lundi au dimanche de 11h30 à 14h00 et de 19h00 à 22h00 Facebook / Instagram

 Le Shibuya Café - 10 Place Patricia Tranchand – Istres

Ouvert du mardi au samedi de 11h00 à 19h00 et le dimanche de 12h à 18h Facebook / Instagram

 

Crédit photo : Ludivine Rambaud