Pouvez-vous retracer votre parcours professionnel ?
Je suis passionnée par les animaux depuis toujours. Etant enfant, quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais « je veux soigner les animaux ». C’est une vocation et j’ai tout fait pour que ça devienne mon métier.
Après l’obtention de mon master en médecine vétérinaire à Liège (Belgique), j’ai fait le choix de faire des remplacements en cabinets vétérinaires car je trouvais cela plus formateur. Alors, j’ai fait le tour des différentes régions de France… L’idée était aussi de voir où je voulais m’installer.
Ces quelques années de remplacements m’ont aussi permis de découvrir différentes méthodes de travail et de gestion, ce qui est à mes yeux un grand atout pour la création de mon cabinet : je sais ce qui fonctionne ou pas, les améliorations à apporter… et je pense avoir tiré profit de ces expériences pour pouvoir proposer à mes clients la meilleure prise en charge possible.
J’ai aussi compris que le salariat n’était pas fait pour moi car je préfère prendre moi-même toutes les décisions : choix des médicaments, communication avec les clients, environnement de travail, choix de l’équipe, prise en charge des animaux, protocoles opératoires, etc. Je veux travailler selon mes valeurs et mes convictions.
Vous avez alors décidé de vous installer à Fos-sur-Mer ?
Oui, j’ai eu l’opportunité de découvrir la région en faisant quelques remplacements à Port-de-Bouc et Fos-sur-Mer. J’ai apprécié le cadre de vie et j’ai décidé d’analyser le potentiel de la zone en réalisant un business plan.
Je me suis aussi renseignée sur les grands projets de créations d’entreprises qui vont émerger autour de la commune (GravitHy, Carbon, etc.). Rapidement, j’ai mesuré le potentiel énorme de la zone : ces projets vont générer des milliers d’emplois. Un seul cabinet vétérinaire était installé à Fos-sur-Mer… il y avait largement la place pour deux !
Alors, quand j’ai vu le local à vendre, j’ai saisi l’opportunité ! Je l’ai visité et il m’a tout de suite plu : j’ai senti le fort potentiel qu’il avait. J’en ai discuté avec mon entourage… et quelques semaines après, je signais l’acte de vente. Je ne me voyais pas ouvrir mon propre cabinet aussi vite… mais finalement tant mieux, c’est un réel aboutissement !
C’est un cabinet à votre image. Pouvez-vous nous faire le tour de celui-ci ?
C’est un ancien cabinet dentaire. L’objectif était de tout refaire en fonction de mes besoins. C’est un projet que nous avons mené en famille : mon père et mon conjoint ont réalisé tous les travaux. Quelques amis sont également venus nous aider le weekend. Ensemble, nous avons tout cassé, il ne restait que les murs porteurs. Puis, nous avons refait le placo, l’électricité, la plomberie, le carrelage, la décoration… au total, 3 mois de travaux ont été nécessaires pour que le cabinet prenne vie !
Plus en détails, il dispose de deux salles de consultations (une destinée aux chiens et une autre pour les chats). Une petite pièce plombée accueille la radiographie et l’échographie. Une grande salle est dédiée aux opérations avec un zone réservée à la préparation (tonte, aseptisation, etc.) et une autre pour la chirurgie (avec tout le matériel nécessaire à l’anesthésie, le contrôle cardiaque et les opérations). Enfin, l’espace pour l’hospitalisation a un accès vers l’extérieur afin de faciliter les sorties des chiens. Nous disposons aussi d’une belle salle d’attente où Christel accueille les clients toujours avec le sourire !
Vous travaillez en binôme avec Christel qui est assistante vétérinaire ?
Oui, nous travaillons en binôme depuis l’ouverture du cabinet. Christel connaît très bien le métier car elle est auxiliaire spécialisée vétérinaire depuis 7 ans déjà. Elle m’accompagne dans toutes les tâches quotidiennes, elle est indispensable au bon fonctionnement du cabinet : que ce soit au niveau de la gestion du secrétariat, la délivrance des médicaments, la préparation et les actes de chirurgie, les soins des animaux…
Charlène va également rejoindre l’équipe. Elle sera en alternance pendant deux ans afin de préparer son diplôme d’assistante vétérinaire. Pour exercer ce métier, le diplôme n’est pas une obligation (les salariés peuvent être formés sur le terrain) mais la validation de ce certificat permet toutefois d’atteindre l’échelon 5 et d’obtenir plus rapidement un salaire intéressant. Mon objectif est de pouvoir embaucher Charlène en CDI à la fin de ses études.
Et vous collaborez avec d’autres partenaires ?
Je travaille avec des échographistes et des chirurgiens spécialisés qui font des consultations, examens et opérations au cabinet plusieurs fois par semaine. Ce sont des professionnels itinérants qui se déplacent de cabinets en cabinets dans toute la région. Cela a plusieurs avantages : je peux ainsi proposer à mes clients les meilleurs praticiens, experts dans leur domaine, et ça évite de déplacer les animaux qui sont mal en point à des kilomètres de chez eux. En termes d’organisation pour le cabinet et les clients, c’est beaucoup plus pratique !
Mon objectif est de développer les partenariats avec d’autres professionnels : ostéopathes, acuponcteurs, etc. afin de proposer encore plus de soins pour le bien-être des animaux de compagnie. Les médecines douces peuvent être complémentaires aux soins apportés en médecine vétérinaire traditionnelle.
Vous avez une vision plutôt moderne du métier ?
Oui, c’est ce que je souhaite. Je propose par exemple de la phytothérapie et les clients sont très réceptifs. J’envisage de me former encore plus sur cette pratique car je suis convaincue des vertus thérapeutiques des plantes sur les animaux.
J’aime utiliser aussi les réseaux sociaux pour tisser des liens avec ma clientèle et développer une image dynamique et moderne du cabinet. Avant même l’ouverture, je partageais sur les réseaux l’avancée des travaux et le quotidien de mes deux chiens Maya (un Samoyèdes de 8 mois) et Shiro (un Eurasier de 4 ans) qui sont devenus les mascottes du cabinet !
J’aime aussi faire de la prévention sur les réseaux. J’invite les gens à me demander conseille quand ils souhaitent adopter un animal. Je suis en mesure de les aiguiller sur les caractères des différentes espèces et les orienter sur celle qui leur conviendrait le mieux en fonction de leur style de vie (habitat, disponibilités, activités, etc.). L’adoption d’un animal de compagnie n’est pas un acte anodin, c’est un engagement dans le temps. Il vaut mieux avoir toutes les informations en main avant de se lancer.
J’utilise aussi des plateformes de prise de rendez-vous en ligne comme www.pilepoils.vet ce qui est très pratique pour la clientèle.
Quels sont vos projets d’avenir ?
J’ai pour ambition de passer officiellement « clinique ». Avec deux salles de consultations et de chirurgies, j’ai déjà le matériel pour y répondre mais je n’ai pas encore les capacités humaines pour assurer une contrainte d’ouverture de 42 heures par semaine, imposées à ces structures.
Mon objectif d’ici quelques temps est donc de recruter un vétérinaire et des auxiliaires spécialisés afin de proposer de plus amples horaires d’ouverture et que chaque membre de l’équipe puisse aussi avoir un peu plus de temps pour soit.
Un projet d’extension du cabinet peut être également envisagé si nous commençons à manquer de place pour les soins actuels ou si nous choisissons de développer des médecines alternatives.
Cabinet vétérinaire Fos-sur-Pattes
20, Avenue des portes de la mer, 13270 Fos-sur-Mer
04 65 01 12 99
Crédit photos : Ludivine Rambaud
